Une reconversion professionnelle n’est jamais aisée. Elle demande courage et abnégation pour celle ou celui qui l’entreprend : les difficultés sont cependant nombreuses. Aujourd’hui, nous allons aborder le thème de la reconversion voulue et motivée, lorsque l’intérêt de changer de milieu et d’air se fait sentir de manière impérieuse.
Passer de la finance à l’associatif, du marketing à la brasserie biodynamique… Les récits de changements radicaux sont légion dans les médias et donnent l’impression de passer du côté obscur, celui du capitalisme effréné, à l’engagement social et responsable, au service du bien commun.
Qu’est-ce qui motive une reconversion de ce type ? Souvent, la volonté de redonner du sens à son travail, l’envie de se sentir utile et d’œuvrer pour une grande et belle cause. Malheureusement, les désillusions peuvent souvent être au rendez-vous car ce n’est pas forcément si rose de l’autre côté…
Ce n’est pas parce qu’une organisation a une mission d’intérêt public, un engagement RSE particulièrement prononcé, qu’elle ne répond pas à des impératifs économiques ou qu’elle n’a pas de comptes à rendre à ses parties prenantes : bien au contraire.
En outre, l’Humain reste l’Humain, quel que soit le secteur : relations délicates, erreurs de management, personnalités difficiles, manque de professionnalisme existent malheureusement partout. Exemple : une fondation caritative doit aussi trouver son budget pour accomplir sa mission, faire face à la concurrence, suivre des processus, répondre aux exigences de son conseil de fondation…
D’un point de vue recrutement, si la reconversion ne rime pas avec entreprenariat, les difficultés peuvent s’annoncer. Les entreprises hésitent souvent à prendre des profils en reconversion : on démarre plus vite avec quelqu’un déjà habitué au sérail, aux us et coutumes du secteur.
Se reconvertir, cela passe aussi souvent par une baisse de salaire potentiellement conséquente : il est (très) rare de pouvoir recommencer à zéro avec le même revenu de départ, sans expérience qui plus est. La diminution du niveau de vie peut, en outre, selon le secteur et le contexte, être durable : le niveau de salaire peut fortement varier d’un secteur à l’autre et peut nécessiter des changements d’échelle pour atteindre certains paliers.
Voir plus grand, plus gros, cela ne va pas forcément avec l’image d’Épinal d’une profession à mission… On risque dès lors de retourner aux travers de son ancien métier, que l’on avait justement quitté pour ces raisons.
Il y a donc quelques questions à se poser sérieusement avant d’envisager une reconversion : quels sacrifices, sur le court, moyen et long terme, suis-je prêt à faire et à accepter ? Ai-je bien évalué mon futur environnement de travail et ses conditions ?